A l’exception des catastrophes naturelles et des risques liés à l’incendie, la protection des biens a toujours été la préoccupation majeure des sociétés d’assurances. En regard, la protection des personnes était et continue de demeurer « accessoire »…
Pour aussi choquante qu’elle apparaisse, cette disposition s’explique par le fait que le montant des indemnisations versées au titre de la destruction, de la dégradation ou de la soustraction de biens est sans commune mesure avec celui visant à réparer les dommages causés aux personnes, a fortiori lorsque celles-ci sont décédées…
Elle s’explique également par le fait que la criminalité, jusqu’aux temps les plus reculés, a toujours porté, principalement, sur l’extorsion de biens ou de fonds, par des moyens divers et variés : les violences exercées envers les personnes résultaient généralement de la résistance opposée par ces dernières face à la dépossession de leurs biens… Des attaques de diligences à celles visant les fourgons blindés ou les « dabistes », chargés d’approvisionner les distributeurs automatiques de billets (DAB), les motivations sont demeurées les mêmes.
Sauf, qu’entre temps, la technologie a fait des progrès considérables et que les biens sont aujourd’hui si bien protégés que, pour se les approprier, il n’existe pas de solution plus facile et plus efficace que de menacer ou d’agresser physiquement ceux qui les détiennent, ou en exerçant des pressions sur leurs proches…
Si cette forme de criminalité n’est pas nouvelle, elle connaît aujourd’hui une réelle explosion . Ainsi, plutôt que de s’introduire au domicile de riches particuliers, en leur absence, au risque de déclencher une alarme, les malfrats font le choix d’agir, en leur présence, obligeant ces derniers à leur remettre, sous la menace, véhicules, espèces, bijoux ou tableaux de maîtres…
Le drame, c’est que cette catégorie de délinquants n’est pas la moins dangereuse : constituée de « petites frappes » sans cervelle issus des « quartiers », de toxicomanes, de criminels originaires des Balkans, elle ne respecte aucun code et n’obéit à aucune logique pré-établie. Implantée localement ou, au contraire, « nomade », elle vise « tout ce qui brille » et saisit toutes les opportunités qui se présentent…
En 2015, le « home-jacking » aurait constitué « l’infraction grave ayant connu la plus forte inflation, avec les séquestrations qui, elles-mêmes, ont dépassé le seuil des 4000 faits déclarés, représentant une hausse de plus de 40%… (Jean-Marie Leclerc-Le Figaro-23.02.2016) Si les villas isolées, de belle facture, constituent des cibles de choix, les hôtels particuliers comme les appartements bourgeois ne sont pas, pour autant, à l’abri de ce type d’agressions.
Dans tous les cas, il est formellement déconseillé d’opposer la moindre résistance. Mieux : il est prudent de toujours disposer d’une petite somme, en liquide, qui pourrait satisfaire leur appétit… Il convient toutefois de savoir que la meilleure des sécurités consiste avant tout à sensibiliser chacun des membres de la famille et des personnels de maison sur les dangers que représente ce type de risque et d’obtenir d’eux qu’ils exercent une vigilance :
- « permanente », aux abords immédiats du domicile (véhicules et /ou individus suspects)
- « renforcée », à l’occasion des entrées et sorties (à pied ou en véhicule) du domicile ou du bureau
- « réflexe », en jetant régulièrement des coups d’œil dans le rétroviseur (ou derrière soi…), de manière à s’assurer que l’on n’est pas suivi…
Tout élément troublant doit être consigné (lieu, date, heure, type de véhicule, couleur, numéro d’immatriculation, description des individus…) de manière à pouvoir être transmis aux services de police, avant le passage à l’acte.
Ce type d’exercice n’a rien de contraignant : il peut, au contraire, devenir rapidement très « ludique », si on sait prendre la distance nécessaire par rapport à la réalité du danger…
En cas de danger, précisément, il sera fort appréciable de pouvoir disposer, dans un certain nombre de pièces, de boîtiers « anti-panique » reliés, soit à une centrale de télésurveillance, soit aux mobiles de proches susceptibles de donner l’alerte : un dispositif fort utile, par ailleurs, en cas de chute ou de malaise…
Avec un minimum d’observation, le commun des mortels est parfaitement capable de déjouer un certain nombre de tentatives d’agressions : encore faut-il ne pas ignorer que ce danger est bien réel et qu’il n’arrive pas qu’aux autres…
Pour les personnalités les plus exposées, faisant l’objet de menaces ciblées et circonstanciées, il n’y a malheureusement pas d’autre solution que de faire appel à des gardes du corps professionnels rompus à ce type d’exercice depuis bien longtemps…