Chères lectrices, chers lecteurs,
êtes-vous polymathe ?… C’est tout le mal que je vous souhaite car, si vous l’ignoriez, est généralement qualifié de polymathe un individu qui possède de solides connaissances dans des domaines très différents (en grec, « math » signifie « apprentissage »..). Pour ma part, je préfère cette autre définition qui, elle, fait référence à l’ « Homme de la Renaissance » ou « Homo Universalis » : un esprit ouvert, curieux de tout… Ce que d’aucuns, hyperspécialisés en une science et totalement incultes en d’autres matières, considèrent comme des « dilettantes » ou des « touche à tout ». (Cécile Bost-talentdifférent.com)
L’Histoire est riche de ces personnages exceptionnels qui savaient conjuguer théologie, philosophie, physique, mathématiques, astronomie, biologie, musique, comme si tous ces domaines étaient en réalité « connectés », ce en quoi je crois fondamentalement, depuis toujours.
Si aucun d’entre nous n’oserait prétendre rivaliser avec Aristote, Léonard de Vinci, Copernic, Pascal, Newton, Benjamin Franklin, Einstein, au moins pouvons-nous tenter de nous inscrire dans leurs pas en adoptant, en toutes circonstances, cette posture intellectuelle qui consiste à s’intéresser à mille choses et à s’ingénier à dénouer les fils qui relient les unes aux autres.
Contrairement à cette antienne qui laisse accroire l’idée que la curiosité serait un vilain défaut, c’est un problème « d’hygiène mentale » que de rechercher en permanence la vérité, sans jamais cesser de la remettre en cause, à mesure de l’avancement de nos connaissances : ce n’est pas le hasard si l’esprit critique est l’ennemi de tous les totalitarismes, y compris et surtout lorsque ceux-ci se travestissent en démocraties…
Pourquoi une telle entrée en matière ?…
Parce que, chaque jour un peu plus, les médias nous servent, sur leurs « plateaux », un « prêt-à-penser » qui tend, imperceptiblement, à « formater » notre cerveau et à le rendre perméable à toutes les formes de manipulation : la fumeuse « théorie du complot » en est l’une des illustrations les plus flagrantes…
Un jour que je me trouvais chez mon ami Yves Mourousi, à l’époque où il régnait en maître sur le « Journal de 13h » de TF1, je remarquai la présence, sur son bureau, de cet ouvrage culte : « Le Prince », de Machiavel… Pour quelqu’un qui avait ses entrées chez tous les Princes du monde entier, cela revêtait, à mes yeux, un caractère très particulier : Yves Mourousi n’avait-il pas réalisé les interviewes de Leonid Brejnev, au Kremlin, de l’ayatollah Khomeini, à Neauphle-le-Château, et présenté le journal, le jour du coup d’Etat du Général Jaruzelski (1981), revêtu du même imperméable et des mêmes lunettes noires que celui-ci ?…
Excessivement intelligent, Yves Mourousi devança mes interrogations, m’indiquant qu’il était « professeur de manipulation » à l’Ecole de Guerre. Il en va ainsi d’un très grand nombre de journalistes, dans le monde, qui, sous cette « couverture », entretiennent des liens très étroits avec les « services secrets » : dès lors, la frontière entre information, désinformation et manipulation devient particulièrement complexe à définir…
Il n’y a que les naïfs (un doux euphémisme…) pour prendre pour argent comptant les informations que nous délivrent les médias, dans un flot ininterrompu : publi-rédactionnels « déguisés », portraits à charge ou à décharge, montages subtils, sondages « pipés », tous les procédés sont bons pour piéger le « client » comme le citoyen…
Ceux qui dénoncent, à tout bout de champ et sans le moindre discernement, les prétendus adeptes de la « théorie du complot » sont les mêmes que ceux qui brocardent les « déclinistes ». Tous plaident en faveur d’un pensée et d’une vérité « universelles », aseptisées, dans lesquelles il n’y a aucune place pour la contradiction…
Des complots auraient-ils été à l’origine des innombrables assassinats qui, depuis l’Antiquité, ont redistribué les cartes politiques, économiques, sociales, culturelles et cultuelles du monde ?… Rien que des accidents, sans plus …
Les américains auraient-ils inventé de toutes pièces les armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein, dans le but de mettre la main sur le pétrole irakien ? Un fantasme…
L’URSS finançait-elle le Parti Communiste français, jusqu’à la veille de la 2ème guerre mondiale, lui dictant sa politique ?… Des mensonges…
Heureusement qu’il demeure des esprits curieux pour poser les bonnes questions et remettre en cause ces « vérités officielles », maquillées ou purement mensongères, qui nous sont régulièrement servies, à toutes les sauces…
Cette remarque vaut également pour les attentats du 11 septembre 2001.
Ni « conspirationnistes »,ni « révisionnistes, ni « négationnistes », il est parfaitement légitime que d’aucuns s’interrogent sur le fait de savoir si un certain nombre de personnes avait pu être informé, à l’avance, de ce qui se préparait, dans l’ombre. Que des personnalités aussi éminentes et diamétralement opposées que Noam Chomsky, le Général Wesley Clark ou encore, Walter Mondale (ancien Vice-Président de Jimmy Carter), aient soulevé ce débat aux Etats-Unis, avec de solides arguments à l’appui, relève d’une démarche salutaire.
Il faudra sans doute attendre bien longtemps, comme d’habitude, pour connaître toute la vérité. Faut-il rappeler que ce n’est qu’en 1994, suite à la déclassification des archives du Pentagone, que l’on eut la confirmation que le Président Roosevelt et Winston Churchill, non seulement connaissaient depuis plusieurs mois les plans de l’attaque japonaise à Pearl Harbor, mais, plus encore, l’espéraient : le but recherché était alors de convaincre l’opinion publique américaine, réticente, de s’engager dans le conflit, aux côtés des alliés…
Voilà bien ici la preuve que les complots sont monnaie courante et qu’ils constituent tout autant « le nerf » de la guerre que celui de l’Histoire des nations. Les manuels scolaires, partout dans le monde, nourrissent les élèves d’une Histoire pour le moins subjective, tout à la gloire du pays et de ses dirigeants du moment. Si celle-ci était écrite par les services secrets et les acteurs de la « diplomatie parallèle », nul doute qu’elle serait très différente.
Les polymathes ne sont ni des mythomanes ni des paranoïaques : ils se posent des questions, tout simplement, et ils ont bien raison…
Bien sincèrement,
en toute humilité,
Daniel REMY