Les attentats de Paris et de Bruxelles ont mis à rude épreuve les policiers, gendarmes et militaires : accumulant les heures supplémentaires et la fatigue, ils sont véritablement au bord de la rupture… Pour ne rien arranger les manifestations à répétition organisées, partout en France, contre la Loi Travail, par quelques minorités agissantes (toujours les mêmes…), ne font qu’augmenter encore leur charge de travail, en même temps que la masse salariale supportée par les contribuables…
A l’approche du Festival de Cannes, de l’Euro 2016 et du Tour de France, le Ministère de l’Intérieur a beau jeu, aujourd’hui, de trouver quelques vertus au secteur privé de la sécurité : il aurait fallu y penser plus tôt…
Peu qualifiés, mal formés et percevant des salaires de misère, ce ne sont certainement pas les recrutements « à tour de bras » et à « l’emporte-pièce » de vulgaires « gardiens » qui constitueront une réponse fiable au regard de la menace terroriste.
Seuls les agents habilités à la protection des personnes sont en mesure d’y faire face : le problème, c’est qu’ils représentent à peine 1% de la profession et que leur coût est sans commune mesure avec celui des agents de sécurité « basiques »…
Au stade où nous en sommes, toujours en retard d’une guerre, comme d’habitude, la meilleure des parades, face à la menace terroriste, réside principalement sur la performance et la pertinence de nos services de renseignements. Manque de chance, le 18 février dernier, le Premier Président de la Cour des Comptes, Didier Migaud (un socialiste…), adressait à Manuel Valls une note confidentielle critiquant vertement le fonctionnement de notre nouvelle plateforme d’écoutes : la Plateforme Nationale des Interceptions Judiciaires (PNIFJ)… Décidée en 2005, onze ans plus tard « elle n’est toujours pas totalement opérationnelle bien qu’elle ait vu passer son coût de 17 à 100 millions d’euros… Or, non seulement le coût des écoutes ordonnées par les juges ou les procureurs n’a cessé de gonfler, mais la durée liée à l’obtention d’informations fiables est demeurée peu satisfaisante. Plus fâcheux, « la PNIJ fonctionne mal et perturbe la conduite de dizaines d’affaires judiciaires. Victime d’une panne, le 31 décembre 2015, la plateforme est carrément restée plantée, entre le 29 février et le 6 mars dernier, le système de secours n’ayant pas fonctionné… Depuis cette date, les policiers qui y ont recours ont enregistré pas moins de 30% de dysfonctionnements… » (Le Canard Enchaîné-16.3.2016).
Pour ajouter encore à notre malheur, le 27 janvier dernier, « la Chancellerie avait donné instruction à tous les chefs de cours de refuser toutes les demandes d’acquisition ou de location de matériels de géo-localisation (GPS), si utiles en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé… Motif : elle avait accumulé 1 millions d’euros de factures, rien qu’envers la seule société privée, Track Cars, qui fournit balises et micros aux différents services d’enquêtes… Les experts agréés par les tribunaux n’étaient pas mieux logés, eux qui totalisaient rien moins que 170 millions d’euros d’impayés…
Ainsi, Mansour Awad, l’un des experts traducteurs en langue arabe parmi les plus réputés, avouait avoir cumulé 60 000 euros d’impayés sur 4 ans, l’obligeant à vendre son pavillon pour faire face à ses propres créances… » (Le Figaro-5.4.2016)
A ce stade, on comprend mieux comment les islamistes radicaux, les dealers et les braqueurs des cités ont pu aisément passer « entre les mailles du filet », depuis tant d’années…
Et pour couronner le tout, le Canard Enchaîné nous apprenait que, dans la nuit du 28 au 29 février denier, la « tour des espions » de la caserne Mortier, à Paris avait pris feu, mettant au chômage technique un millier de fonctionnaires de la DGSE.
A ce tarif-là, on voit mal comment notre pays pourrait relever les défis qui nous sont lancés par les « braquo-terroristes » ?… A moins que l’Etat, au lieu de concentrer ses efforts et ses moyens sur l’espionnage politique, la traque fiscale « tous azimuts » et la « délinquance routière », ne se décide enfin à changer de stratégie : entre deux maux, il faut savoir choisir le moindre…