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Armement des agents de sécurité privés : beaucoup de bruit pour rien…

22 mars 2016

Dire qu’il aura fallu attendre les attentats du mois de novembre 2015, en France, pour que l’Etat et le Ministère de l’Intérieur trouvent enfin quelques vertus aux agents de la sécurité privée…

La nature ayant horreur du vide, le secteur privé de la sécurité n’a jamais cessé de proliférer, partout où l’Etat reculait, abandonnant à leur sort autant d’ entreprises, de  dirigeants et de particuliers exposés à des risques et à des menaces de tous ordres.

Bien entendu, comme à son habitude, l’administration passait sous silence cette transformation profonde du « paysage sécuritaire » hexagonal, les syndicats de policiers n’ayant jamais accepté, de bonne grâce, que l’on puisse venir leur disputer leur monopole. Il est donc singulier de voir aujourd’hui Nicolas Comte, Secrétaire Général du syndicat  SGP-Police/Force Ouvrière, approuver ce projet pour le moins saugrenu d’armer les agents de sécurité privée.

En effet, qui peut croire une seconde que des agents de sécurité privés, dotés d’armes de poing de 4ème catégorie, puissent mettre en échec des terroristes en possession de fusils d’assaut de type « Kalachnikov », capables de tirer 600 coups par minute ?…

Les gardiens de la paix, comme les policiers des Brigades Anti-Criminalité (BAC), avec leur armement individuel (SIG-Sauer 9mm) ou collectif (pistolet-mitrailleur Beretta 9mm) y sont eux-mêmes impuissants, n’ayant pas eu d’autre alternative que de  battre en retraite  et de se  mettre à couvert,  face aux terroristes du Bataclan et de Charlie-Hebdo.

Franck Brinsolaro, policier émérite et expérimenté du Service de la Protection (ex-SPHP), affecté à la protection du Directeur du journal satirique, n’a pas eu cette chance : bien qu’armé,  il fut « abattu », tout comme Ahmed Merabet, ce courageux gardien de la paix qui, croisant le véhicule des terroristes en fuite, avait, sans hésiter, ouvert le feu sur ces derniers…

Quant aux policiers du Raid et de la BRI, lourdement équipés et seuls habilités à intervenir (avec le GIGN…) en cas de prises d’otages, il aura fallu attendre  plus de deux heures avant qu’ils n’entreprennent d’investir le Bataclan, une fois que les tirs eurent cessé…

Dès lors, on est en droit de s’interroger sur le bien-fondé d’armer ou non les agents de sécurité privés,  alors même que chacun sait, par ailleurs, combien les policiers rechignent à faire usage de leur arme, tant le principe de « légitime défense » leur est régulièrement contesté par l’autorité judiciaire.

Porter une arme n’a rien d’anodin : en faire usage, c’est prendre un très grand risque, pour soi-même, et en faire courir un,  plus grand encore, aux populations environnantes.

Au Royaume-Uni, à l’exception de l’Irlande du Nord, moins de 5% des policiers sont armés, au motif que la majorité d’entre eux s’y refusent, depuis toujours : ces derniers seraient-ils plus bêtes que leurs collègues d’Outre-Manche ?…  Certainement pas…   Tous les professionnels savent bien, en dehors de quelques cas très particuliers, que le port d’une arme est très loin de constituer la réponse aux problèmes sécuritaires posés par le terrorisme. Si le secteur privé de la sécurité est incontestablement un partenaire de premier choix pour l’appareil d’Etat en charge de la sécurité publique, il n’a pas vocation à exercer une quelconque répression, en utilisant la violence par quelque voie que ce soit.

Les activités de sécurité privée doivent s’inscrire exclusivement dans le cadre de missions de prévention et de dissuasion, à commencer par une observation et une vigilance de tous les instants, qui permettent de détecter des comportement suspects ou des situations pour le moins insolites. Témoins privilégiés ou « lanceurs d’alertes », les agents de sécurité privés sont les mieux placés et les plus crédibles pour déclencher  l’intervention des forces de police, seules habilitées à procéder à des contrôles sur la voie publique. Parallèlement, il appartient aux entreprises à hauts risques ou à « haut potentiel médiatique » de renforcer leurs systèmes de défense mécaniques (clôtures infranchissables, sas de sécurité à l’épreuve des balles,…) et électroniques (caméras, systèmes de contrôle d’accès, alarmes anti-intrusion,…), en périphérie extérieure. Si, à Charlie-Hebdo, ces dispositifs avaient été mis en place et si un agent de sécurité (public ou privé) avait exercé une surveillance permanente, à l’extérieur des murs, les terroristes auraient sans aucun doute été détectés et appréhendés,  bien avant de passer à l’acte…

Au Stade de France, faut-il le rappeler, ce sont bien des agents de sécurité privé, non-armés,  qui, par le contrôle qu’ils exercent aux portes, on interdit l’accès aux terroristes, à leurs risques et périls et ce, en dépit d’un dispositif policier exceptionnel…

Jean caille, ancien Directeur de la Police Nationale, répétait à l’envi : « Une arme a avant tout pour objet de rassurer celui qui la porte… ». Il avait totalement raison…

Armer les agents de sécurité privés est une très mauvaise idée, sauf dans des cas très précis : la protection de personnes ou personnalités faisant l’objet de menaces circonstanciées et bien réelles. Or, dans ce cadre, la loi permet déjà, depuis longtemps, sous certaines conditions, aux agents de « protection », de porter une arme…  Alors, à quoi bon un tel vacarme et pourquoi persister à entretenir volontairement la confusion entre « agents de sécurité »,  des personnels affectés à la sécurité des biens et « agents de protection »,  des personnels hautement qualifiés et formés, hyper motivés, entièrement dévolus à la sûreté et à la protection des personnes ?…

La réponse est simple : les premiers, simples « gardiens » ou « vigiles » (95% de la profession) sont, pour l’essentiel, peu qualifiés et très mal rémunérés, ce qui en fait une population très courtisée par les syndicats « modernes » et « progressistes » (CGT-FO).

Tel n’est évidemment pas le cas des seconds, qui exercent leur profession par passion, plus encore que pour les salaires élevés qu’ils reçoivent, et qui, sacrilège, sont prêts à se sacrifier pour les entreprises et leurs dirigeants…

En réalité, la sécurité n’a jamais été un problème : il suffit de s’adresser à de vrais professionnels et de s’acquitter du juste prix …

 

 

 

 

 

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