Premier budget de la nation, l’éducation nationale n’en finit pas de creuser les inégalités, en laissant sur la touche toujours plus d’enfants qui, au sortir du primaire, ne possèdent même pas les fondamentaux, en orthographe ou en calcul…
A quoi cela peut-il bien servir de traîner lamentablement des générations d’enfants jusqu’à un baccalauréat totalement déconsidéré quand, dès le Cours Préparatoire (CP), bon nombre de ceux qui sont issus de milieux défavorisés sont déjà « largués » ?
A quoi bon réformer l’université et développer les lycées d’excellence quand il faudrait, au contraire, « mettre le paquet » sur le développement des crèches, la qualité de l’enseignement primaire, la formation et la rémunération des maîtres, le soutien scolaire, la multiplication des internats et l’apprentissage ?
Quand redonnera-t-on leurs lettres de noblesse aux magnifiques métiers qu’étaient ceux d’instituteur et d’institutrice ?
Comment ne pas comprendre que le défaut d’éducation, l’inculture et l’ignorance sont à l’origine de tous les maux des sociétés, partout dans le monde ?…
La France n’en a pas fini de digérer les chimères de Mai 68 et de ses « révolutionnaires en culottes et idées courtes » qui, à l’époque, avaient pour modèles Mao Tsé-Toung, Trotsky ou Che Guevara : rien que des démocrates !…
C’était, pour cette jeunesse immature, une espèce de « djihad » fantasmé dans lequel le « petit livre rouge » tenait lieu et place de Coran…
Laurent Lafforgue, professeur à l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques, médaille Fields en Mathématiques (l’équivalent du prix Nobel), ne fut-il pas contraint à la démission du Haut Conseil à l’Education pour avoir osé s’opposer à l’entrée des « experts » de l’Education Nationale au sein de cette instance ?… Il est vrai que le récipiendaire n’avait pas craint de déclarer, à juste titre, que cette disposition aurait exactement la même signification que si « l’on faisait appel aux khmers rouges pour intégrer un Haut Conseil des Droits de l’Homme… ».
A défaut de khmers rouges, la France n’est toujours pas parvenue à se débarrasser de ses talibans, au grand dam des enseignants et élèves qui en demeurent les perpétuels otages avec, pour corollaire, une croissance économique en berne et un chômage endémique…
A quand, l’enseignement de cette vertu première qu’est le courage, du primaire à « Sciences Po » ?…