Il n’est pas de progrès possible, en science, sans une remise en cause permanente des acquis et des certitudes du moment. La soif de connaissance, la quête de vérité seraient vaines si elles n’étaient associées au courage, à la puissance de l’imagination et à une bonne dose d’humilité.Si l’on en juge par les formidables bénéfices que nous avons pu en retirer, ne serait-ce qu’en terme de santé, il faudrait être de bien mauvaise foi pour ne pas concéder que la science est le meilleur ami de l’homme, même si, selon l’usage qu’il en fait, elle peut aussi s’en faire parfois l’ennemi…Courage, imagination, humilité et culture scientifique, autant d’atouts absolument indispensables pour résoudre les problèmes posés aux sociétés humaines, quels que soient les âges…
La faillite de l’Etat français résulte d’une élite qui ignore ces fondamentaux, enfermés, depuis leur plus tendre enfance, dans un conformisme héréditaire conjugué à une forme aigüe de narcissisme…Par ignorance, ou par calcul, notre classe politique et ses obligés, tous issus du même moule (la « République des clones »…), n’ont pas leur pareil pour complexifier les problèmes au lieu de les résoudre : nuls en science et en économie, mais champions toutes catégories des « usines à gaz », du « millefeuille administratif » et des relations sociales conflictuelles…
Ainsi, alors que chez nous, on en est encore réduit à s’interroger sur le « sexe de l’économie » et à s’opposer à toute espèce de flexibilité dans l’organisation du travail, tous nos concurrents ont, depuis longtemps, fait leur mue.La flexibilité, un mot tabou en France, n’est pourtant pas autre chose que « l’aptitude à changer facilement pour pouvoir s’adapter aux circonstances… » (Le Robert).
Les architectes l’ont compris depuis bien longtemps, eux qui ont introduit de la souplesse et de l’élasticité dans chacune de leurs réalisations (construction, routes, ponts, avions, navires,…), de manière à résister à l’usure du temps, aux aléas climatiques ou aux tremblements de terre…
Les progrès considérables enregistrés ces dernières décennies, en termes de nanosciences et de biotechnologies, doivent beaucoup à l’observation de la matière comme de la nature (« biomimétisme »).
Charles Robert Darwin l’avait parfaitement compris, bien avant tout le monde, quand,au milieu du XIXème siècle, il n’avait pas craint d’affirmer, envers et contre tous, que« ce n’était pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, qui survivaient mais celles qui s’adaptaient le mieux aux changements… ».
Ce n’est certainement pas le »grand soir », tant espéré par l’ultra-gauche, qui permettra aux français de renouer avec la croissance et l’emploi, mais bel et bien une révolution culturelle qui laissera entrer la lumière dans les cerveaux les plus obscurs.
Puisse notre classe politique, de droite comme de gauche, se replonger d’urgence dans les manuels de physique et de sciences naturelles et s’en inspirer très largement afin de conduire les réformes dont la France a impérieusement besoin si elle ne veut pas mourir…