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Le Mot du Président

18 avril 2016

Chères lectrices, chers lecteurs,

en quelque domaine que ce soit, il n’existe pas de « génération spontanée » des conflits et des crises. Les uns comme les autres résultent, pour l’essentiel :

  •  de l’ignorance ou de la dénégation des risques et des menaces
  • d’une sous-estimation ou d’une appréciation erronée de ces derniers
  • de la mise en œuvre de réponses inadaptées ou beaucoup trop tardives
  • d’une méconnaissance profonde des ressorts psychologiques qui poussent les individus à adopter des comportements déviants.

Le terrorisme n’échappe pas à la règle, quoi qu’en disent les autorités en charge de le combattre et leurs porte-paroles officiels,   les  « experts  autorisés »…

Ainsi, après les attentats de Madrid, le 15 mars 2004 (191 morts et 1500 blessés) et ceux de Londres, le 7 juillet 2005 (52 morts et 700 blessés), c’est une fois de plus, au petit matin, aux heures d’affluence, que les terroristes prirent pour cible les transports publics, ce 22 mars 2016, à Bruxelles (35 morts et 340 blessés)…

Après les attentats du 13 novembre dernier à Paris (130 morts et 351 blessés) et suite à la mine d’informations recueillies au cours des multiples perquisitions opérées, tant en banlieue parisienne qu’à Bruxelles, les autorités belges avaient rehaussé leur niveau d’alerte à son seuil maximum (niveau « 4 »). Or, bizarrement, au début du mois janvier dernier, il avait été ramené au niveau « 2 », pour remonter à « 3 », quelques jours plus tard, après le démantèlement d’une cellule terroriste :  c’est véritablement ce qui s’appelle « naviguer à vue »…  Une telle incohérence fait, de longue date, le bonheur des terroristes, eux qui savent  mieux que personne exploiter opportunément chaque faille ou relâchement observé chez leurs adversaires…

Pourquoi ne pas avoir rétabli le niveau « 4 », alors même que les signaux d’alertes ne cessaient de se multiplier, suite aux perquisitions effectuées, tant en France qu’en Belgique ?… Le 15 mars, soit une semaine avant la tragédie,  les policiers n’avaient-ils pas essuyé des tirs nourris, à l’occasion d’une nouvelle perquisition menée dans un appartement du quartier de Forest, où Salah Abdeslam avait trouvé refuge ?…

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, ce jour-là, Salah Abdeslam qui, la veille, avait pu quitter la France sans encombre, en dépit de plusieurs contrôles d’identité, était parvenu une fois de plus à s’enfuir. Or, l’enquête démontra, qu’avec deux complices, il projetait d’organiser une fusillade d’envergure, à Bruxelles… (Source : RTBF)

Le lendemain, 16 mars, six autres suspects avaient été interpellés à Jette et à Schaerbeek, deux  quartiers voisins de Forest : trois d’entre eux étaient stationnés en face du siège du Parquet fédéral…

Et ce n’est que le 18 mars, après 125 jours de « cavale », que Salah Abdeslam finit par être arrêté à Molenbeek, à quelques pas de la maison familiale qui l’avait vu naître…

Pour autant, Abdeslam neutralisé, qui pouvait raisonnablement croire que le niveau de la menace n’en demeurait pas moins tout aussi élevé ?…

Des Abdeslam, il y en a des dizaines qui, en Europe, s’activent à planifier et à organiser  des attentats, en toute autonomie, ce qui explique aussi, sans doute, le curieux mélange de professionnalisme et d’amateurisme qui les caractérisent.

Car, il faut bien l’avouer, des terroristes qui se rendent sur leur « lieu de travail » en taxi et qui laissent derrière eux des ordinateurs contenant des plans et des photos des bureaux et de la résidence du Premier Ministre belge, Charles Michel, voilà qui n’est pas banal…

Même s’il est toujours facile de dire, « après coup », que les attentats auraient pu être évités, il ne fait mystère pour personne que, depuis les attaques enregistrées à Paris, en janvier 2015, jusqu’à la tragédie de Bruxelles du 22 mars dernier, les ratés et les dysfonctionnements se sont accumulés. Ce qui ne laisse pas d’inquiéter quand, au même moment, la police française  mettait la main sur un véritable arsenal, à Argenteuil, au domicile d’ un ancien braqueur reconverti en « recruteur » de candidats au jihad, au bénéfice d’un réseau implanté en Belgique.

Il faut vraiment être de bien mauvaise foi pour feindre de ne pas avoir entendu ce que bon nombre de policiers et d’experts  « de terrain », comme moi, n’ont jamais cessé de dénoncer avec force  : tous ces terroristes ont poussé et proliféré sur le terreau particulièrement fertile de quartiers déshérités qui ont été  totalement abandonnés aux trafiquants (drogue, armes,…), aux braqueurs et aux Frères Musulmans, depuis plus de trente ans…

Ainsi, la classe politique fait preuve d’un incroyable culot quand elle en appelle aujourd’hui à cesser de faire preuve d’angélisme à l’égard de cette radicalisation qui sévit dans ces mêmes quartiers…

Aurait-elle oublié que c’est elle qui, comme à Molenbeek, à Forest, à Jette ou à Schaerbeek, a laissé se constituer de véritables « ghettos » au cœur de nos banlieues ?  Tout récemment encore, le 9 février 2015, à la veille d’un déplacement à Marseille de Manuel Valls, de Bernard Cazeneuve et de Najat Valaud-Belkacem, le GIPN et une centaine de policiers avaient dû investir le quartier de la Castellane, à Marseille :  ce jour-là,  une dizaine d’individus cagoulés avaient échangé des tirs de kalichnikov avec un groupe concurrent qui s’était emparé du marché de la drogue, à leurs dépens… Ne craignant rien ni personne, ils n’avaient pas hésité une seconde avant de prendre les policiers pour cibles, y compris Pierre-Marie Bourniquel, en personne, le Directeur Départemental de la Sécurité Publique…

N’est-il pas honteux,  qu’aujourd’hui, dans ces sanctuaires du trafic de stupéfiants marseillais, les parents d’une école maternelle en soient réduits à se mobiliser pour faire ériger un mur destiné à protéger leurs bambins des balles perdues ?…

Comme en Belgique et aux Pays-Bas, en France, il n’est pas un quartier pudiquement qualifié de « sensible » qui échappe à la loi des dealers et  des islamistes radicaux avec, pour même fournisseur, les ayants droit du défunt Mikhaïl Kalachnikov…

Faute de courage et de volonté politiques, les forces de l’ordre (armée, gendarmerie, police, services de renseignements) en seront toujours réduites à courir dans tous les sens, « un seau d’eau dans chaque main », pour tenter d’éteindre, un à un, les multiples foyers allumés ici et là, pendant que le chômage et la misère continueront de prospérer…

Aussi souvent et aussi longtemps que ceux qui prétendent gouverner notre pays, à gauche comme à droite, continueront de fuir leurs responsabilités en abdiquant régulièrement face aux menaces exercées par quelques minorités nuisibles, jamais la France ne connaîtra la paix.

Cette remarque s’applique tout autant au terrorisme, à la criminalité et à la délinquance qu’à l’économie et aux relations sociales…

C’est à Emile de Girardin, député libéral avant l’heure et farouche défenseur de la liberté de la presse que l’on doit cette évidence : « Gouverner, c’est prévoir… »

Sans doute serait-il judicieux de graver ces quelques mots au fronton de l’Assemblée Nationale,  du Sénat et de nos « hautes écoles » d’administration et de sciences politiques ?…

La liberté de rêver demeure l’une des rares qui ne nous ait pas encore été retirée : pour combien de temps encore ?…

 

 

 

 

 

Bien sincèrement,

 

 

Daniel  REMY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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