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Le Mot du Président

18 janvier 2016

Chères lectrices, chers lecteurs,

 

à l’aube de cette nouvelle année, il ne fait mystère pour  personne que le monde est en ébullition et que, pour une fois, le réchauffement climatique n’a rien à voir dans cette affaire…

Le danger ne doit pas pour autant conduire les entreprises à renoncer à conquérir de nouveaux marchés. Le terrorisme, quoiqu’on en dise ici et là, n’est pas plus difficile à appréhender que bien d’autres risques ou menaces, pour peu que l’on se donne la peine de le mesurer, dans toutes ses dimensions, et de mettre en place des dispositifs et procédures adaptés à chacune des situations rencontrées…

En revanche, autrement plus préoccupante est la situation économique mondiale, avec une tension sur les matières premières et un effondrement généralisé des cours qui ne vont pas manquer de bousculer les équilibres, déjà fort précaires, au sein de bon nombre de pays et régions du monde.. D’autant que, toutes les analyses le démontrent, aucune leçon n’a été tirée de la dernière crise financière de 2008 : les « flibustiers » de la création de valeur fictive n’en ont toujours pas fini de causer des ravages au niveau de l’économie réelle, en toute impunité…

Frédéric Lelièvre et François Pilet, journalistes helvétiques, publiaient, en mars 2013, un ouvrage édifiant intitulé : « Krach machine, comme les traders à haute fréquence menacent de faire sauter la Bourse… ». En cela, ils ne faisaient que confirmer ce que les autorités savent depuis bien longtemps, à savoir que « des programmes informatiques, conçus dans le plus grand secret par une poignée de fonds spéculatifs et de grandes banques internationales, avaient pris le contrôle des marchés. Des logiciels automatisés analysent d’immenses quantités de données et passent leurs ordres sans intervention humaine, dans un univers où l’unité de temps est le milliardième de seconde ». Le développement anarchique de cette « quatrième dimension » numérique a donné naissance à des « algorithmes qui sont capables de capter des revenus dans les plus infimes imperfections du marché, se glissant entre l’offre et la demande, à des écarts toujours plus fins, là où personne n’était capable de les saisir jusqu’ici… Une vingtaine d’opérateurs de trading à haute fréquence (Getco, Citadelle Renaissance, QuantLab, IMC,…) sont à l’origine de plus de 60% des transactions aux Etats-Unis et plus de 40% en Europe. Les scientifiques qui ont mis au point ces algorithmes sont pour la plupart de jeunes étudiants en physique ou en mathématiques venus d’Inde, de Russie, d’Ukraine et de France, qui touchent des salaires mirobolants à Londres, Amsterdam ou New-York… Ainsi, le 19 juillet 2012, des courtiers en actions étaient restés sans voix, devant leurs écrans, après avoir constaté des transactions de l’ordre de 3 milliards de dollars, par cycles de 30 minutes, d’une régularité inouïe, réalisées sur trois des plus grands titres de la bourse de New-York (22% du Dow Jones…) : Coca-Cola, Mc Donald’s et IBM…

Une situation qui n’est pas sans rappeler le « flash crash » du 6 mai 2010, au cours duquel la bourse américaine avait chuté de près de 10 % en cinq minutes… (L’Agefi)

Rien que sur le seul marché des devises, la Banque des Règlements Internationaux avait calculé, qu’en avril 2013, le volume des transactions s’élevait à 5 300 milliards de dollars, par jour, soit l’équivalent de plus de deux fois le PIB annuel de la France. De quoi donner le vertige, surtout lorsque, chaque jour, on découvre de nouvelles manipulations de cours, sur fond d’ententes sur les prix du marché. Tout récemment, « la justice américaine vient d’ouvrir une enquête en direction de quatre traders spécialisés sur la dette des émetteurs souverains, supranationaux et d’agences étatiques (SSA), employés par Bank of Améria-Merril Lynch, Nomura, Crédit Suisse et Crédit Agricole, à Londres. (Figaro-Economie-07.01.2016).

S’agissant du Crédit Agricole, il sera difficile, cette fois, d’en rejeter la faute sur Jérôme Kerviel…

En réalité, tout se passe comme si la « planète finance » avait oublié que les marchés, tout comme la monnaie, reposaient avant tout sur une seule et même valeur,  la confiance : une vertu qui n’a strictement rien de cartésien, aux antipodes des algorithmes les plus sophistiqués…

Cette frénésie spéculative n’a pas d’autre effet que d’achever de ruiner les économies des pays en grande difficulté et d’hypothéquer le développement des pays émergents : les BRICS ou les BIITS l’ont bien compris qui, aujourd’hui, n’hésitent pas à remettre en cause la suprématie du dollar (près de 90% des opérations de change, dans le monde…) avec la complicité tacite du FMI et de la Banque Mondiale. L’arme monétaire et financière fait partie depuis toujours, et en bonne place, de l’arsenal de la guerre économique menée par les Etats-Unis contre le reste du monde : n’y aurait-il que la France à ne pas l’avoir encore compris ?…

En visite à Abu Dabhi, le 13 janvier dernier, Nicolas Sarkozy donnait sa vision de la situation géopolitique actuelle, déclarant que « nous étions sans doute entrés dans la troisième guerre mondiale, une guerre entre la civilisation et la barbarie, qui ne prendra fin qu’avec l’anéantissement total des extrémistes, des djihadistes et des terroristes… ».

N’en déplaise à l’ancien Président et à ses conseillers, pas plus Daech que les filiales du crime organisé ne seront à l’origine du déclenchement de la troisième guerre mondiale : l’avidité et la cupidité des marchés, oui… Cette « orgie financière » qui, sans distinction, se nourrit aussi bien de l’argent de la corruption que de celui des activités criminelles, n’a pas d’autre effet que d’ancrer dans la misère et la désespérance des populations tout entières. Dès lors,  il n’y a vraiment rien de surprenant à voir resurgir les vieux démons du nationalisme et du communautarisme : l’exploitation de l’immigration et du « fait religieux » ne sont là que pour exacerber davantage encore les tensions…

Il ne faut jamais confondre « causes » et « conséquences » car, si nul ne saurait trouver la moindre justification aux crimes abominables qui frappent, sans discernement, des victimes innocentes, peut-être serait-il temps de mettre un terme aux agissements des « terroristes de la finance » qui, de manière aussi sournoise qu’indolore, finiront par faire exploser la planète ?…

 

Bonne année 2016,

 

bien sincèrement,

 

Daniel REMY

 

 

 

 

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