De la St Barthélémy à Daech, en passant par le Bloogy Sunday irlandais, les massacres commis au nom de la religion, dans le monde, nous ramènent au Moyen-Age et à l’obscurantisme le plus noir…
Le 26 août 1789, l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen proclamait que « nul ne devait être inquiété pour ses opinions, même religieuses… ».
Après la séparation des Eglises et de l’Etat ait été promulguée en 1905, il aura fallu attendre 1946 pour que le principe de laïcité soit inscrit dans le Préambule de la Constitution.
L’Etat d’Israël, né le 14 mai 1948, dans les conditions très particulières que chacun connait, a fait un choix différent, se déclarant ouvertement comme étant un Etat juif.
Ce n’est évidemment pas le hasard si Daech revendique aujourd’hui la constitution d’un Etat islamique, quitte à massacrer tous les « mécréants » de la planète, à commencer par les musulmans sunnites…
Parallèlement, le fait que les palestiniens aient obtenu de faire flotter leur drapeau au siège de l’ONU n’en a pas pour autant réglé le problème des colonies israéliennes en Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem : bien au contraire…
Dans un tel contexte, les juifs de France n’ont rien à gagner à s’exposer inutilement à la folie meurtrière d’une poignée d’individus qui n’ont pour seul courage que celui de s’attaquer à des victimes isolées et sans défense.
Renoncer à porter la kippa ne signifie en rien céder au fanatisme. Pendant la guerre d’Algérie, en métropole, militaires et policiers étaient régulièrement pris pour cibles par le FLN, au point que leur hiérarchie leur enjoignit de ne pas revêtir leur uniforme en dehors de leurs heures de service : bien qu’ils furent les représentants de l’Etat, détenteurs de l’autorité publique, le bon sens l’avait emporté sur des considérations d’ordre réglementaire ou métaphysique. Et si le Général De Gaulle finit par accorder l’indépendance aux algériens, c’est infiniment moins sous la pression des attentats que pour des considérations d’ordre politique et sociologique.
Que des Juifs, en dépit des risques, s’obstinent à vouloir porter la kippa, c’est leur droit le plus strict. Qu’ils mettent en danger, inutilement, la vie de leurs enfants relève de leur conscience.
On ne plaisante pas avec le terrorisme et le fanatisme : ceux qui ont fait profession de les combattre le savent mieux que personne. Israël en fait chaque jour l’expérience, sur son propre sol.
Ne tombons pas dans le piège qui nous est tendu, de déplacer le combat politique sur le terrain religieux : ce ne sont pas quelques tarés qui doivent empêcher les français de vivre ensemble, en parfaite harmonie, quelle que soit la communauté à laquelle ils appartiennent…