A peine annoncé, le renforcement des contrôles dans les transports (SNCF-RATP), suite au carnage évité « de justesse » dan le Thalys, en août dernier, faisait polémique.
Si la fouille des bagages et les « palpations de sécurité » existent depuis bien longtemps dans les aéroports, les enceintes sportives, les expositions et manifestations réputées à « haut-risque », elles s’avèrent autrement plus complexes à mettre en œuvre dans des « espaces ouverts », à très forte densité de population.
Ceci implique, tout naturellement, de « faire des choix », en termes de cibles, ce que d’aucuns qualifient de « discrimination » ou de contrôles « au faciès »… Un abus de langage car, dès l’instant où le terrorisme auquel nous sommes confrontés trouve son inspiration dans la mouvance islamiste radicale, il paraît assez logique que les cibles visées par les contrôles soient, prioritairement, celles qui, « physiquement », apparaissent comme originaires des pays porteurs de cette mouvance (Afrique noire, Maghreb, Machreq, Proche et Moyen-Orient).
Si nous étions aux prises avec un terrorisme de la même nature que celui de la secte Aum qui, au Japon, avait perpétré un attentat au gaz sarin, dans le métro de Tokyo, le 20 mars 1995, (12 morts, 5 500 blessés), il serait tout aussi naturel que les cibles visées par les contrôles soient « d’apparence » asiatique.
Ces mesures, qui portent atteinte au sacro-saint « principe d’égalité », n’ont rien d’irrévérencieux à l’égard des populations concernées. Elles n’ont strictement rien à voir, non plus, avec une quelconque connotation raciste…
Si, dans le cadre d’enquêtes criminelles, il était interdit de faire référence à la couleur de la peau ou des yeux, à la forme du visage (nez, oreilles,…), à la taille et au poids (obésité ou anorexie), à l’âge, autant d’atteintes au « principe d’égalité », chacun peut aisément comprendre combien il serait difficile de recueillir et d’établir le moindre portrait-robot, de recueillir et de valider les témoignages, sous peine de nullité de la procédure…
Ainsi, lorsque le samedi 15 août 2015, une « alerte enlèvement » était déclenchée, suite à la disparition du petit Rifki (4 ans), à Rennes, il était clairement fait mention que le ravisseur était un « jeune homme de couleur noire », ce qui ne veut évidemment pas dire que tous les ravisseurs d’enfants sont jeunes et noirs…
Parallèlement, la photo de l’enfant (« un comorien ») était très largement diffusée. C’est bien à partir de ces éléments, « discriminatoires », qu’un passager du TGV Paris-Bordeaux, avait alerté la police, dès le lendemain, persuadé d’avoir reconnu Rifki et son ravisseur, parmi les voyageurs.
Bilan : une affaire résolue en un temps record, et, qui sait, peut-être un drame évité « de justesse », une fois de plus, grâce au concours d’un citoyen perspicace.
Cette anecdote, comme l’affaire du Thalys, suffisent à démontrer que, sans la sensibilisation et le concours des citoyens, toutes les mesures de sécurité et de sûreté mises en place sont vouées à l’échec.
Afin d’éviter toutes polémiques sur les contrôles « au faciès », le Ministère de l’Intérieur, les Directions de la Sûreté de la SNCF et de la RATP, auraient tout intérêt à mettre l’accent sur la formation de leurs agents, tant au niveau de la courtoisie qui doit être la leur, en toutes circonstances, qu’au niveau de la détection des comportements suspects.
Si tous ne présentent pas les mêmes aptitudes, il ne devrait pas être très difficile d’en faire des physionomistes…