En matière de communication, notre classe politique est décidément imbattable…
Le Président de la République, en personne, décorant de la Légion d’Honneur un britannique et trois ressortissants américains, c’était bien le moins que la France pouvait faire pour saluer le courage de ceux qui, sans armes, étaient parvenus à neutraliser Ayoub El-Khazzani, le terroriste du Thalys, le 21 août dernier.
Quel dommage que la bravoure du français Damien A. et du franco-américain Mark Moogalian n’aient pas connu le même écho, eux qui furent les premiers à affronter le tueur fou et qui, contrairement aux soldats Spencer Stone et Alek Skarlatos, n’ont jamais reçu aucun entraînement spécifique pour faire face à ce type de situation : neutraliser, à mains nues, un homme armé, est un exercice répété des milliers de fois par les spécialistes de la protection rapprochée, publics ou privés…
Que penser, en revanche, de l’attitude inqualifiable des contrôleurs de la SNCF qui, selon les dires de l’acteur Jean-Hugues Anglade, se sont lâchement enfuis et enfermés à double tour dans leur wagon de fonction, abandonnant les passagers à leur sort funeste ?…
Mais où était donc la SUGE, la « police ferroviaire » de la SNCF, spécialement dédiée à la protection des personnes et des biens et composée de plus de 2200 agents en uniforme, assermentés et armés ?…
C’est en posant les bonnes questions que l’on se donne toutes les chances d’apporter des solutions aux problèmes les plus complexes.
En effet, à quoi bon être doté de services spécialisés, à des coûts prohibitifs, si, dans bon nombre de circonstances, ce sont les citoyens qui « font le job » ?…
L’une de ces réponses passe incontestablement par la privatisation de la sûreté, comme dans l’aérien ou la navigation commerciale : une réponse difficile à entendre pour les syndicats de cheminots, à commencer par la CGT et Sud, eux qui n’hésitent jamais à faire grève, à la moindre agression de l’un des leurs, en faisant jouer leur « droit de retrait ».
Si tous les voyageurs de la SNCF et de la RATP devaient faire jouer, eux-aussi, leur droit de retrait, en chaque occasion, il n’y aurait plus grand monde au travail…