De crises politiques en crises financières successives, l’économie mondiale patine.
Dans un tel contexte, les marchés se raréfient et donnent lieu à d’âpres batailles, dans l’ombre, dans lesquelles tous les coups sont permis.
Ainsi, cet été, Angela Merkel découvrait que son téléphone portable avait été mis sur écoute par la NSA, au moment même où l’on apprenait que les services de renseignements américains et allemands travaillaient « main dans la main » pour espionner, aussi bien les institutions européennes que des cibles industrielles telles qu’Airbus : l’arroseur arrosé, en quelque sorte…
Déjà, en pleines négociations sur les accords de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, un système d’écoute avait été découvert, encastré dans les murs de l’immeuble qui, à Bruxelles, abrite le Conseil de Ministres européens : les services secrets israéliens, alliés incontournables de l’Amérique, furent très sérieusement soupçonnés d’avoir été à l’origine de cette installation, dès le début de la construction des bâtiments, en 1995, sans jamais avoir été formellement confondus.
Pas rancunier, ce « Watergate européen » n’empêcha nullement le Parlement Européen, à Strasbourg, de faire appel à la société américaine Cisco pour équiper son siège d’un nouveau système, « plus performant », de téléphonie et d’accès à Internet. Cisco, rappelons-le, est une société dont les liens avec la communauté du renseignement US sont bien connus.
En 2011, C’est l’agence de sécurité britannique, le GCHQ, qui, associée à la NSA, était parvenue à pirater le cryptage des cartes SIM de Gemalto, société leader des cartes à puces, dans le monde, après que son inventeur, le français Roland Moreno, ait été évincé.
Chacun connaît, maintenant, depuis les révélations d’Edward Snowden, l’extraordinaire toile tissée par la NSA et le Département d’Etat américain pour espionner ses concurrents, alliés comme adversaires : interception des informations transitant par les câbles sous-marins, épine dorsale d’Internet, interception des communications téléphoniques, à travers le réseau américano-britannique Echelon, recueil de données auprès des grands serveurs institutionnels (Microsoft, Google, Yahoo, Apple, AOL, Skype, Facebook, Youtube,…).
A ce stade, il devient chaque jour plus difficile de conserver secrète la nature exacte de ses relations, à tous les niveaux…
Comble d’ironie, John Kerry lui-même, le Secrétaire d’Etat américain, aurait vu ses conversations téléphoniques écoutées par ses alliés israéliens, au moment de ses tentatives de négociation en faveur de la paix au Proche-Orient : encore un arroseur arrosé…
Si l’on ajoute que le Pape et le Vatican ont, eux-aussi, été visés par des affaires d’écoutes
et de micros clandestins, il faut bien admettre qu’ aujourd’hui on ne sait vraiment plus à quel Saint se vouer !…
Pour les entreprises et les administrations qui ont toujours fait preuve de la plus grande candeur à l’égard de la guerre économique, il leur sera difficile de prétendre qu’elles ne savaient pas.