Cisco, groupe californien leader des technologies de connexion internet, signait, en 2011, un contrat gigantesque avec la ville de Chongqing, en Chine, portant sur la mise en place d’un réseau de vidéosurveillance et de communication comptabilisant pas moins de 500 000 caméras, pour un montant de 1,5 milliards de dollars. La même année, Thalès signait un contrat de 200 millions de dollars avec la ville de Mexico pour y implanter un système de surveillance urbaine high-tech : 8 000 caméras et pratiquement autant de boutons « anti-panique » disséminés sur la voie publique…
A côté, Paris, Lille ou Marseille font pâle figure, d’autant que la majorité des caméras y est principalement dédiée aux transports et aux bâtiments publics.
Cela n’empêche pas les traditionnels défenseurs des libertés individuelles de crier en permanence au « Big Brother ».
A cet égard, il serait sans doute utile de rappeler que la « vidéosurveillance » n’a, en aucun cas, la capacité de « surveiller », en même temps et à toute heure, chacune des cibles visées par les caméras : un travail surhumain, matériellement impossible à mettre en œuvre et budgétairement inconcevable…
Quant à la « vidéoprotection », nouveau vocable à la mode, invention de pur marketing, elle ne « protège » ni rien ni personne, aucun agent de la force publique ou de la sécurité privée n’étant dissimulé derrière chacune des caméras, prêt à bondir à la moindre agression…
Si la vidéosurveillance joue indéniablement un rôle dissuasif au niveau de la petite et moyenne délinquance, elle est sans effet à l’égard des criminels aguerris comme des terroristes. Elle a pour effet de « transférer » les risques et les menaces sur des cibles non sécurisées, faciles d’accès.
Elle s’avère, en revanche, particulièrement utile aux enquêteurs pour tenter d’identifier les auteurs de crimes ou de délits ou, à tout le moins, de retracer leur mode opératoire.
Un certain nombre d’entreprises, confrontées à des risques et des menaces bien réels, l’ont bien compris, pour avoir elles-mêmes enregistré de sérieuses déconvenues. Il en reste un
grand nombre qui, pour leur malheur, n’ont pas encore pris la juste mesure des risques auxquels elles sont exposées…
Une économie qui n’a pas de sens…