Cet été, alors que les risques d’attentats n’ont jamais été aussi élevés, en France, et que le Plan Vigipirate avait été, une fois de plus, renforcé, nos concitoyens découvraient avec quelle déconcertante légèreté était conçue la protection de nos sites militaires : neuf bâtiments forcés, 180 détonateurs, une dizaine de pains de plastic de 250 grammes ainsi qu’une quarantaine de grenades dérobés, en toute impunité, dans un dépôt de munitions à Miramas, voilà qui fait désordre…
Déjà, il y a quelques années, durant l’été 2008, 28 kilos de Semtex (l’un des explosifs les plus dangereux) ainsi que des détonateurs avaient été volés dans l’ancien fort militaire de Corbas (près de Lyon), un site non sécurisé géré par la Sécurité Civile (Ministère de l’Intérieur). Pour information, quelques centaines de grammes de Semtex avaient suffi à détruire le Boeing 747 de la Pan AM, au-dessus de Lockerbie, en 1988, ainsi que le DC10 d’UTA, l’année suivante…
Renforcer le contrôle des accès au niveau des Ministères, des casernes, des commissariats, multiplier les patrouilles dans les gares et les aéroports, mettre en place des gardes statiques devant les lieux de culte, c’est bien. Faire en sorte que le premier quidam venu ne puisse entrer en possession d’explosifs et pénétrer sur des sites réputés sensibles aussi facilement, c’est encore mieux, et ça ne coûte pas aussi cher que l’on voudrait nous le faire croire.
Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense, vient de s’attaquer à ce problème, en créant un nouvel organisme : la Direction de la protection des installations, moyens et activités de la Défense (DPID). Comme s’il n’existait pas déjà la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), un service de renseignement dédié à la sécurité du personnel, des informations, du matériel et des installations sensibles ?…
Ce nouvel organisme (un de plus…) aura le mérite, soyons-en assurés, de ne pas étaler au grand jour la grande misère de nos installations, à un moment où le budget de la Défense est au bord de la rupture : « Circulez ! Y’a rien à voir… ».